Dès que les températures de la journée chutent en dessous de 10 degrés, les Français allument leur chauffage. Si le poêle à bois a eu son heure de gloire au début des années 2000, aujourd’hui ce sont les pellets qui séduisent les consommateurs. Plus économiques, ils sont surtout présentés comme étant écologiques. Mais est-ce bien le cas ?
Le bois, une énergie renouvelable qui bénéficie d’incitations fiscales
Si nous sommes très nombreux à apprécier les chaleurs estivales, les professionnels du bois énergie leur préfèrent les rigueurs du froid hivernal. En effet, dès que la température commence à flirter avec 10 degrés la nuit, les Français s’empressent de remettre en marche leur chauffage.
En raison du coût de l’électricité qui ne cesse de grimper depuis plusieurs décennies, les propriétaires de maison individuelle se sont largement équipés de poêle à bois. De nombreuses incitations fiscales comme le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) ont d’ailleurs largement contribué à que les Français se tournent vers cette énergie peu coûteuse et renouvelable.
Forte augmentation des ventes de granulés de bois
Les acteurs de la filière bois ont connu des années difficiles, notamment de 2014 à 2016 en raison de températures hivernales beaucoup trop clémentes. Toutefois, ceux-ci ne sont pas à plaindre puisque le marché du bois bûche, de la plaquette ou des pellets a connu une très forte progression ces 10 dernières années.
C’est principalement les granulés de bois qui ont largement profité de cet engouement grâce à une baisse des prix des équipements. Par ailleurs, les poêles à granulés ont beaucoup progressé et sont désormais programmables. Une fois que le réservoir est rempli de pellets, il est en effet possible de piloter la température aussi bien la nuit que la journée. C’est donc évidemment bien plus simple que de mettre des bûches dans son foyer. Enfin, ce combustible est largement plus facile à manipuler et à entreposer chez soi, en particulier quand on a un pavillon récent et peu de terrain pour entreposer plusieurs stères de bois.
Se chauffer aux granulés de bois, est-ce vraiment écologique ?
Comme l’éolien ou le solaire, le bois est une énergie renouvelable. A ce titre, son utilisation s’inscrit donc dans la politique de limitation du réchauffement planétaire dans laquelle les instances françaises se sont engagées depuis 2015.
Les feuillus indispensables contre la hausse des températures de la planète
L’augmentation de la température de la Terre est directement liée à l’accumulation dans l’atmosphère de gaz à effet de serre. Le plus connu est le dioxyde de carbone ou CO2. Or, cette molécule est indispensable aux plantes vertes et aux arbres. Grâce à la lumière et à la chlorophylle contenue dans leur feuillage, les végétaux fixent le CO2 atmosphérique. La réaction de la photosynthèse permet de scinder la molécule en deux. Le carbone est fixé par la plante et le O2 rejeté dans l’air.
De cette manière, les arbres permettent de réguler la quantité de CO2 présente dans l’atmosphère.
Bien évidemment, la combustion de bûches ou de pellets libère du carbone dans l’air qui reforme des molécules de CO2. Celui-ci peut de nouveau être capté par les plantes vertes. C’est donc en théorie un cycle parfait et une énergie qui n’a pas d’impact sur le réchauffement climatique. Ce dernier point est toutefois remis en cause par un nombre croissant de spécialistes.
Les granulés contribuent à la réduction des déchets
L’autre argument en faveur des granulés de bois, c’est qu’ils sont issus de déchets et résidus de bois. En effet, les pellets sont produits à partir de sciure provenant des professionnels de la filière. Par simple compression, celle-ci s’agglomère. Il ne reste plus qu’à lui donner la forme voulue. Tout l’intérêt est donc de valoriser un déchet et de ne pas utiliser de colle.
Ainsi présenté, ce combustible semble idéal car il évite l’abattage de nouveaux arbres et contribue à la réduction d’un déchet. Malheureusement, la demande ayant explosé, ces résidus ne sont plus assez nombreux en quantité. Aujourd’hui, s’il entrent toujours dans le processus de fabrication des pellets, ils ne représentent plus l’essentiel de la matière utilisée. Celle-ci est désormais le fruit de l’abattage d’arbres qui sont ensuite directement réduits en sciure. Certes, ce sont des arbres qui ne peuvent être valorisés autrement que pour le chauffage, mais on voit bien tout de même que le système est désormais un peu biaisé.
Alors, écologique ou pas ? Oui, les pellets peuvent être considérés comme une ressource renouvelable et écologique, à condition toutefois de disposer d’un poêle performant.