Taux d’intérêt du livret A inférieur à l’inflation, assurance-vie peu attractive, par la force des choses, les particuliers ont été obligés de se tourner vers la bourse. Plus risqué, c’est toutefois le seul produit financier en mesure de fournir une rentabilité potentiellement attractive. La preuve en est puisqu’il ne s’est jamais autant ouvert de PEA que depuis la fin 2019.
PEA : un compte titre réglementé
Le PEA ou plan épargne action est un compte titre qui ouvre la possibilité à son titulaire d’acquérir principalement des actions d’entreprise cotées au CAC 40.
Une même personne physique de plus de 18 ans ne peut détenir qu’un seul compte. Modifié à la hausse depuis le 1er janvier 2014, le montant des versements ne peut dépasser 150000 €. Toutefois, le plafond du PEA peut aller au-delà de 150000 € dans le cas où des plus-values sont réalisées.
Enfin, ce compte titre bénéficie d’une fiscalité attractive dès lors qu’aucun retrait n’est effectué dans les 5 ans.
PEA, PEA PME, quelle est la différence entre ces deux produits financiers ?
Le PEA est un produit financier qui permet d’investir dans les grandes entreprises dans le chiffre d’affaires dépasse 1,5 million d’euros annuellement. Le PEA PME présente un fonctionnement tout à fait similaire, à ceci près qu’il ne concerne que les ETI et les petites et moyennes entreprises.
Une épargne accessible à tout moment
Si le livret A a la cote auprès des Français, c’est en partie parce que les sommes versées restent accessibles. On peut donc effectuer des retraits à tout moment. Pour le PEA, c’est exactement la même chose puisque l’épargne n’est pas bloquée.
Toutefois, c’est bien le seul point commun entre ces deux produits de placement. En effet, pour le PEA, vous devrez impérativement y laisser l’argent que vous avez placé pendant 5 ans. Dans le cas contraire, vous ne pourrez pas bénéficier de sa fiscalité attractive.
Des dépôts à votre convenance
Pour investir en bourse, vous n’avez pas d’obligation à verser mensuellement une somme définie à l’avance. Vous pouvez effectuer des versements totalement libres, tant par leur nombre que par leur montant. Pour beaucoup, c’est la meilleure façon de se préparer une retraite ou de financer un projet à long terme.
Quelle est la fiscalité de ce compte titre ?
Si vous désirez acheter des actions par exemple de la Française des Jeux (FDJ), il faut savoir que la rentabilité peut être au rendez-vous, mais après quelques années. Pour éviter les mouvements rapides d’argent (principalement les retraits) et favoriser les investissements à long terme, ce produit financier offre une fiscalité avantageuse, mais uniquement après 5 ans.
Ainsi, 5 ans après l’ouverture de votre compte, les plus-values réalisées sont exonérées d’impôt sur le revenu (IR). Par contre, si vous n’attendez pas ce délai et que vous faites un retrait même partiel, une fiscalité bien moins avantageuse s’applique alors. Depuis 2018, il s’agit du prélèvement forfaitaire unique ou PFU qui s’élève à 30 %.
Toutefois, pour faire face à certains imprévus, Bercy peut vous faire bénéficier d’une exonération même si le délai de 5 ans n’est pas atteint dans les cas suivants :
- décès du titulaire du compte : contrairement à d’autres produits financiers, il n’est pas possible de désigner un bénéficiaire en cas de décès du titulaire. En revanche, la totalité du portefeuille entre de plein droit dans la succession et est donc transmise aux héritiers légitimes ;
- reprise ou création d’entreprise : si vous avez besoin d’un apport de fonds pour créer ou reprendre une entreprise, vous pouvez demander à débloquer l’argent qui se trouve sur votre PEA. Toutefois, celui-ci devra impérativement être utilisé dans les trois mois pour effectivement créer ou reprendre une structure entrepreneuriale ;
- licenciement, retraite et invalidité sont des motifs légitimes aux yeux de l’administration fiscale pour prétendre un retrait de tout ou partie de son épargne sans être imposé. Cela concerne le titulaire, mais également son conjoint ou conjointe.
Quelle gestion est la plus judicieuse pour un investissement via un PEA ?
Gestion conseillée, gestion sous mandat ou gestion libre, quelle mode d’investissement devez-vous privilégier pour votre plan d’épargne action ?
La gestion libre : plébiscitée par les épargnants
La gestion libre de son portefeuille d’actions est, comme son nom le laisse à penser, une gestion en direct par le titulaire du compte lui-même. Dans ce cas, vous n’êtes conseillé par personne. Vous ne devez donc rien à aucun intermédiaire. C’est de loin la solution la plus économique et la plus rentable.
Bien évidemment, pour cela, il faut avoir quelques notions de base en matière d’investissement en bourse. Il faut également faire preuve de réactivité quand des opportunités se présentent à vous. En effet, c’est en étant actif que vous obtiendrez la meilleure rentabilité, tout spécialement quand les actions partent soudainement à la hausse.
La gestion libre est souvent la solution qui est proposée aux particuliers qui s’intéressent au CAC 40. Certains établissements financiers sur Rennes offrent d’ailleurs un accompagnement pour y faire vos premiers pas.
La gestion sous mandat, un mode qui gagne du terrain
Il faut être honnête, la gestion sous mandat était jusqu’ici réservée à des gens particulièrement fortunés. En effet, cela consiste à déléguer la gestion de son portefeuille d’actions à un établissement ou à un professionnel de la bourse. Tout l’intérêt réside dans le fait que vous pouvez espérer un retour sur investissement bien meilleur. Toutefois, il vous en coûtera une commission qui est reversée automatiquement à votre conseiller.
Avec l’arrivée de la finance participative en France, certains acteurs commencent à démocratiser ce mode de gestion en s’intéressant à des portefeuilles plus modestes. Cela reste toutefois encore marginal.
La gestion conseillée
Pour être totalement exhaustif dans cet article, il semblait important de préciser qu’il existe un troisième mode de gestion, la gestion conseillée. Toutefois, elle n’intéresse généralement pas les particuliers et n’est quasiment jamais proposée sur le sol tricolore. Elle n’a donc que le mérite d’exister.